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Raconte-moi
ton exil .

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À propos

Qui suis-je?

Difficile question à laquelle tout être humain se bute dès qu’il réfléchit à la question d’identité personnelle. Qui suis-je? Comment se définir?

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Projet

Les exilés sont comme les loups, partout où nous allons, nous rejoignons des meutes qui ne sont pas les nôtres, nous participons, nous chassons ensemble et pourtant la lune nous invite à nous mettre à l’écart pour hurler de solitude.

Histoires d’ici et d’ailleurs – Luis Sepulveda

C’est quoi Raconte-moi ton exil?

Depuis plusieurs années déjà je travaille sur le lien entre la mémoire, l’exil et le territoire. Mes dernières publications portent sur ce sujet et mon roman « Dans les murs » paru en 2021 se penche à nouveau sur ce thème qui me tient particulièrement à cœur. Étant moi-même une exilée, je me suis toujours intéressée aux conséquences de l’exil sur le plan intergénérationnel. Être obligé de laisser son lieu d’origine pour prendre racine ailleurs n’est pas donné à tout le monde et je pense avoir décrit dans mon livre le plus autobiographique  « Mostarghia » ce que l’exil forcé peut faire sur un homme que la guerre a obligé de partir (mon père) et qui a farouchement refusé de s’intégrer partout où il était obligé d’accoster.

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Pourquoi commencer par l’exil et les peuples autochtones?

Les peuples autochtones de l’Amérique du Nord ont été déracinés et dépossédés de leur territoire ancestral. Cette réduction de l’espace a laissé des séquelles irréversibles sur leur identité et leur estime de soi. Se sentir prisonnier des petits territoires appelés « réserves », alors que le nomadisme fait partie de leur mémoire génétique, a inévitablement fait surgir la question d’enracinement et de déracinement.

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Saison 1

“Exilé chez moi” 

J’en suis venue à connaitre Jacques Wabanonik, trente-trois ans, originaire de la communauté du Lac Simon, Anicinape Aki sur qui j’ai également fait un documentaire court métrage (voir la bande-annonce). D’origine métissée, Anichnabé ainsi qu’Atikamekw, le jeune algonquin est gardien de l’histoire de quatre générations. Chacune de nos conversations sont à mes yeux des leçons de vie. Dans cette audio, il parle du sentiment d’exil sur son propre territoire, de l’aberrante Loi sur les Indiens encore effective qu’il voudrait voir disparaitre, mais aussi des judicieux conseils de son grand-père face aux méfaits mais aussi des bienfaits de la modernité…

Jacques Wabanokik

Jacques Wabanokik

Après avoir pensé faire quatre saisons de baladodiffusion en suivant Jacques sur ses territoires imaginaires et réels pour qu’il se raconte, pour qu’il nous raconte, ce que signifie se sentir exilé sur son propre territoire, j’ai dû m’adapter aux contraintes reliées à la COVID (la permission d’aller enregistrer les épisodes sur place a pris beaucoup plus de temps) et, en m’adaptant aux circonstances, j’ai eu la chance de rencontrer d’autres personnages fascinants qui font aujourd’hui partie de cette série ballado. J’ai pu dialoguer, entre autres, avec étonnant Raymond Brazeau, ancien policier qui a changé de chemise le jour où il a été obligé d’arrêter son propre fils…ou avec Jeannette Brazeau, ancienne survivante des pensionnants pour qui la colère se manifeste parfois sous forme de coquetterie digne des grands défilés de mode parce que pendant très longtemps jupes, couleurs vives et fierté d’être femme autochtone, ont été bannis par l’Église…ou encore Marie-Ange, jeune anichinabé qui rêve de devenir écrivain parce que les mots guérissent mais laissent aussi une trace dans le grand livre de la vie afin d’arracher de l’oubli ceux qui se sont tus…

 

Ce que ce que cette première saison RACONTE-MOI TON EXIL m’a surtout permis de mettre en lumière, par-delà l’attrait anthropologique mais surtout humain pour les Premières Nations, c’est que Jacques Wabanonik et les autres invités représentent, en chair et en os, les femmes et les hommes exilés sur leur propre territoire qui ne peuvent vivre pleinement et librement leur propre relation avec ce qu’ils chérissent le plus : la nature. Leur propos existentiel et philosophique est de loin le plus intéressant: un être humain qui a vécu les expériences limites, si la vie ne lui ne lui donne pas les moyens de guérir, devient inévitablement un être de misère, dépouillé de tout, de sa terre, de sa famille, de son travail, de sa liberté et du sentiment le plus universel qu’il soit, soit de se sentir enraciné chez soi.

Il va sans dire que j’ai déjà hâte à la SAISON II, à la prochaine rencontre avec les exilés d’ici et d’ailleurs.

Jacques Wabanokik

Jacques Wabanokik

Raymond James Brazeau

Raymond James Brazeau

Donald & Wabinok Poucachiche

Donald & Wabinok Poucachiche

Lucien Wabanonik

Lucien Wabanonik

Marie-Ange Poucachiche

Marie-Ange Poucachiche

Marie Rose Papatie

Marie Rose Papatie